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Affelnet : trois ans après la réforme, la mixité sociale et scolaire progresse encore dans les lycées publics de Paris

La réforme de la plate-forme Internet d’affectation des lycéens (Affelnet) continue-t-elle de recomposer la physionomie des lycées publics parisiens, trois ans après sa mise en place ? La réponse est oui, pour Julien Grenet, chercheur à l’Ecole d’économie de Paris et président du comité de suivi de la réforme depuis sa mise en place en 2021. Il publie avec la chercheuse Pauline Charousset, lundi 4 mars, un bilan de la session 2023 de la procédure d’affectation pour les 10 500 élèves de 3e qui ont postulé en 2de générale ou technologique à Paris.
Initiée par l’ancien recteur de l’académie Christophe Kerrero pour introduire davantage de mixité sociale et scolaire entre les lycées publics parisiens et en finir avec les lycées de niveau, cette évolution des paramétrages d’Affelnet a redéfini la sectorisation de ces établissements et introduit un bonus pour les élèves issus des collèges les plus défavorisés, en fonction de leur indice de position sociale (IPS), cet indicateur qui permet de déterminer le profil social d’un établissement.
Résultat : la ségrégation sociale a baissé de 49 % entre 2019 et 2023 (déjà − 38 % de 2019 à 2022). Autrement dit, « par rapport à la situation initiale, 49 % du chemin a été effectué pour arriver à une mixité sociale parfaite », explique Julien Grenet. Il y a pourtant eu peu d’évolutions entre 2022 et 2023, si ce n’est la fermeture des 2des générales et technologiques des lycées Louis-Armand (15e arrondissement) et Elisa-Lemonnier (12e arrondissement) ou, dans le 19e arrondissement, le transfert des doubles cursus musique et danse du lycée Georges-Brassens vers le lycée Henri-Bergson.
Cette progression de la mixité sociale tient surtout à l’acceptation des règles du jeu par les parents, selon Julien Grenet : « Les vœux s’ajustent au fur et à mesure des années. » Ainsi la proportion d’élèves qui formulent des vœux dans les cinq lycées de son secteur 1 – un secteur composé de cinq lycées, dont au moins un ou deux considérés comme « attractifs », situés au maximum à vingt-cinq minutes du domicile de l’élève – ne cesse d’augmenter. Ils étaient 58 % en 2021, 72,5 % en 2022 et 78,5 % en 2023.
Certains lycées ont vu leur composition sociale changer en quelques années, à l’instar du lycée Voltaire dans le 11e arrondissement, dont l’IPS des élèves de 2de est passé de 109 à 122 entre 2020 et 2023. Le lycée Henri-Bergson, dans le 19e arrondissement, largement évité il y a peu, a aussi vu l’IPS de ses élèves de 2de bondir de 87 à 128 en trois ans. Même évolution à Edgar-Quinet (9e arrondissement) dont l’IPS augmente de 23 points. Plus globalement, seuls quatre lycées généraux et technologiques possèdent désormais un indice de position sociale inférieur à 110, contre onze en 2020.
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